Les Noces de Cana – Pasteur David Jang


I. Le miracle des noces de Cana et sa signification symbolique

Les noces de Cana constituent un passage majeur dans l’Évangile selon Jean (Jn 2,1-11). Dans ce texte, est rapporté le premier « signe » (ou miracle) accompli par Jésus : la transformation de l’eau en vin. Le mot « signe » (σημεῖον) ne désigne pas simplement un acte miraculeux ; il renvoie à un événement chargé d’une profonde signification spirituelle et d’un message théologique. Nombre de spécialistes considèrent que ce signe résume le cœur du message de foi que l’Évangile de Jean veut transmettre. Le fait que ce miracle soit qualifié de « premier signe » indique à la fois le début du ministère de Jésus et l’annonce de la fête de la gloire à venir lorsque le Royaume de Dieu sera pleinement établi. Dans ce contexte, selon Pasteur David Jang, le message essentiel que ce passage dévoile est le suivant : « Grâce à Jésus, la fête de la vie devient toujours plus abondante, et le miracle où l’eau se change en vin ne s’arrête jamais. » C’est une promesse d’espérance.

Pour David Jang, le premier élément notable du récit est le contexte (le lieu et la situation). L’Évangile selon Jean raconte que Jésus est invité à des noces dans la région de Cana, en Galilée. La Galilée, Cana et Nazareth sont proches géographiquement et forment la zone principale de l’activité de Jésus. Les Évangiles parlent souvent de Jésus comme du « Nazaréen » ou du « Galiléen », soulignant l’importance de cette terre dans son identité. Par ailleurs, un mariage, dans la société juive, est un événement à la fois très courant et pourtant festif et solennel. Il s’agit d’une célébration de plusieurs jours, marquant la fondation d’une nouvelle famille. Cependant, ce qui n’est au départ qu’une scène de la vie quotidienne devient, par la présence de Jésus, le théâtre d’un grand signe spirituel.

À ce propos, David Jang souligne : « Le Royaume de Dieu commence souvent au cœur de notre vie quotidienne, et c’est précisément à travers cette existence ordinaire que la grâce de Dieu se manifeste. » Les noces de Cana représentent un « lieu de joie » qui peut soudain basculer dans la panique et la honte lorsqu’une pénurie se fait sentir. Autrement dit, quand le vin vient à manquer, les organisateurs de la fête se retrouvent dans une situation critique. Dans la tradition juive, offrir aux invités une abondance de nourriture et de boisson est un devoir. Tomber à court de vin pendant la noce expose le marié et sa famille à la honte. Sur le plan spirituel, ce manque de vin symbolise le vide fondamental et le découragement qui peuvent surgir dans nos existences.

Lorsque la mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont plus de vin » (Jn 2,3), celui-ci répond : « Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? Mon heure n’est pas encore venue » (Jn 2,4). Le terme « heure » (ou « temps ») revêt une forte connotation théologique dans l’Évangile de Jean. Souvent, cette « heure » fait référence à la crucifixion, à la résurrection et, d’une façon générale, au moment décisif du salut de l’humanité. David Jang relie le concept d’« heure » au point culminant du ministère messianique de Jésus, ou encore à la manifestation finale et glorieuse du Royaume de Dieu. Pourtant, même si cette heure n’est pas encore arrivée, Jésus accomplit ici un signe étonnant : il change l’eau en vin. Cela signifie qu’il se soucie déjà de ceux qui se trouvent dans le manque et l’obscurité. « Son heure » n’est pas encore pleinement venue, mais le Seigneur, dans son amour, nous laisse déjà pressentir la joie et l’abondance du Royaume de Dieu.

Concernant la réponse de Jésus, qui peut sembler hésitante ou rude (« Mon heure n’est pas encore venue »), David Jang explique qu’elle révèle plutôt la trame du « drame du salut » que Jésus va déployer sur la terre. Même si notre détresse nous semble urgente, il existe un plan de salut plus grand, régi par le temps de Dieu. Toutefois, cela ne signifie pas que le Seigneur nous délaisse. S’il le faut, Il intervient, « même si l’heure n’est pas encore » pleinement réalisée, pour manifester sa puissance. Le message des noces de Cana est donc clair : quelle que soit notre insuffisance, si nous rencontrons Jésus, l’eau de notre vie peut être changée en vin de gloire et de joie.

L’épisode fait également mention de six jarres de pierre, destinées au rite de purification des Juifs. Selon la loi, l’eau servait à laver le corps ou les mains afin d’être purifié de tout ce qui était jugé impur. Ces jarres symbolisent ainsi les anciens rites de la Loi. Or, Jésus demande de remplir ces jarres d’eau, et l’eau devient ensuite du vin. Certains théologiens y voient l’idée que l’ancienne Loi, avec ses rites, cède la place, en Jésus, à la nouvelle alliance et à la grâce. David Jang partage cette lecture, expliquant que ce miracle illustre la transition : « Les anciennes pratiques rituelles de la Loi font place à la nouveauté de la grâce en Jésus-Christ. » Il s’agit donc non seulement d’un prodige comblant un manque, mais d’un signe proclamant : « En Jésus, s’ouvre désormais un véritable festin, une joie authentique, un salut vrai. »

Jésus dit aux serviteurs de remplir les jarres et, lorsqu’ils obéissent, l’eau se change en vin. Le miracle n’est pas opéré directement par une intervention visible de Jésus, mais via la coopération et la soumission des serviteurs. C’est un beau témoignage du principe spirituel du disciple et de l’obéissance. Pour David Jang, « même si nos actes semblent dérisoires, l’obéissance totale à la Parole du Seigneur ouvre la porte au miracle. » Ce qui est impossible à l’humain (changer l’eau en vin) devient possible pour Jésus, et nous pouvons être les instruments de cette grâce par notre simple obéissance. Dans la vie ecclésiale, il est tentant de penser que tout dépend de nos efforts ou de nos talents. Or, le récit de Cana rappelle qu’en « remplissant simplement les jarres d’eau » comme le Seigneur l’ordonne, nous pouvons être témoins de sa toute-puissance. David Jang insiste sur l’importance de la collaboration et de la prière dans la communauté, grâce auxquelles surgissent de nouveaux signes de la grâce abondante de Dieu.

Le récit s’achève au verset 11 : « Tel fut, à Cana de Galilée, le premier des signes que fit Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. » Jésus manifeste ici sa gloire divine, ce qui renforce la foi des disciples en lui en tant que Messie. Ainsi, ce miracle n’est pas simplement la résolution d’un problème concret (le manque de vin). Les invités ont effectivement bénéficié d’un vin abondant jusqu’à la fin de la fête, mais l’objectif ultime est de révéler qui est vraiment Jésus et de conduire les cœurs à la foi. Les miracles ont certes un aspect pragmatique (subvenir à un besoin), mais leur finalité première est de révéler la personne de Jésus, afin que tous reconnaissent le Fils de Dieu. Ceux qui font cette expérience découvrent que, grâce à Jésus, la fête de la vie ne se termine jamais dans la vanité.

David Jang insiste sur le fait que, dans ce miracle, « la fête devient de plus en plus joyeuse ». Dans le monde, il est courant de mettre d’abord en avant ce qu’on a de meilleur, puis de voir l’enthousiasme s’émousser avec le temps. Inversement, lorsque Jésus est présent, le meilleur vin arrive à la fin, et la joie ne cesse de croître. C’est le sens spirituel de notre cheminement de foi : avec Jésus, la vie est un festin qui gagne en profondeur et en intensité. Le signe de l’eau changée en vin ne renvoie pas seulement à un événement passé, mais à une réalité toujours actuelle pour ceux qui croient en lui. Jésus non seulement comble notre manque, mais il nous conduit vers une gloire et une joie encore plus grandes.

L’histoire des noces de Cana suscite cette question essentielle : « Quel changement se produit quand Jésus s’invite dans notre vie ? » L’eau changée en vin illustre comment nos ressources ordinaires, nos efforts quotidiens, peuvent prendre une toute autre valeur et une essence nouvelle grâce à la puissance du Christ. Elle annonce aussi la promesse eschatologique que, dans la Jérusalem nouvelle, nous participerons à des noces éternelles (Ap 21). Jésus ne nous fait pas seulement goûter un vin éphémère sur terre ; il nous garantit aussi la joie parfaite et ininterrompue du Royaume de Dieu. En ce sens, le fait que ce récit constitue le « premier signe » dans l’Évangile selon Jean est on ne peut plus révélateur : tous les actes de Jésus témoignent de sa divinité et du salut qu’il apporte. À travers ce signe, les gens rendent gloire à Jésus et mettent leur foi en lui. Quant à ceux qui croient, ils savent que la fête de la vie ne se solde plus par le vide.

David Jang formule souvent ce message : « La fête devient plus belle avec le temps. » Alors que dans le monde, l’éclat initial finit par se ternir et laisse place à la lassitude, avec Jésus, la deuxième partie de la fête est encore meilleure que la première. C’est le sens du vin d’une qualité supérieure survenu à la fin du repas. C’est aussi la direction du parcours spirituel : la communion avec Jésus s’intensifie et s’enrichit au fil du temps. Le miracle de l’eau changée en vin n’est pas un simple récit historique ; il s’accomplit encore dans la vie de ceux qui font confiance au Christ. Il comble nos failles de sa grâce et nous fait avancer vers une gloire plus grande.

Le message des noces de Cana nous pose la question décisive : « Quand Jésus se rend présent dans notre existence, quelle métamorphose en résulte ? » La transformation de l’eau en vin signifie que nos efforts et nos ressources, tout à fait banals, peuvent revêtir une valeur et une nature nouvelles sous l’effet de la puissance du Christ. Il y a aussi une dimension eschatologique : selon l’Apocalypse 21, dans la Jérusalem nouvelle, se déroulera un banquet nuptial éternel. Les noces de Cana sont ainsi l’avant-goût de la joie éternelle. Jésus nous laisse aujourd’hui déjà entrevoir la surabondance de la future fête du Royaume. Et c’est précisément l’intention de Jean lorsqu’il présente ce miracle comme « premier signe » : montrer qui est Jésus, vrai Dieu, vrai Sauveur, et comment il introduit la dynamique du Royaume de Dieu. Celui qui croit en lui vit la certitude qu’un manque ne conduit pas forcément au désespoir, mais peut s’ouvrir à la grâce transformante de Dieu.

David Jang prêche souvent sur la façon dont Jésus convertit le manque spirituel en plénitude, au point que cette première manifestation publique de Jésus devient « le lieu où l’on rencontre celui qui comble le vide ». Les noces de Cana ne sont pas qu’une histoire de restauration d’une famille ; c’est aussi l’annonce de la joie propre au Royaume de Dieu, la révélation d’une nouvelle ère de la grâce, substituant l’ancienne Loi. Et la clé de cette révélation, c’est l’obéissance à la Parole de Jésus. Comme l’ont fait les serviteurs qui ont rempli les jarres d’eau sans poser de question, ainsi les croyants sont invités à se confier pleinement en la Parole du Seigneur. Quand notre joie semble s’éteindre, l’écoute et l’obéissance peuvent rouvrir la voie à une joie renouvelée. Comme le vin meilleur apparu plus tard, ainsi notre vie spirituelle, dans sa « deuxième partie », peut nous réserver un bonheur plus profond. David Jang martèle que l’Église et les fidèles doivent ressembler à ce vin supérieur : au fil du temps, ils sont appelés à devenir toujours plus ardents et débordants de grâce.

Ainsi, l’épisode des noces de Cana rappelle de manière récurrente un message essentiel pour la communauté chrétienne. Le monde affirme souvent que tout s’use et finit par dépérir, que nos vies sont vouées à la morosité et à la disparition. Mais là où Jésus est le véritable maître de la fête, la joie, l’amour et la grâce ne font que croître. « Un vin de meilleure qualité » ne renvoie pas seulement à la supériorité gustative ; c’est l’image d’une transformation profonde de tout l’être. Même la mort et le péché — que les logiques du monde jugent insurmontables — trouvent leur résolution en Jésus. C’est la raison pour laquelle on qualifie cet événement de signe (signum) : Dieu s’approche de nous en Jésus-Christ, et nous accorde l’espérance éternelle, quoi qu’il advienne.

David Jang précise : « Faire l’expérience de l’épuisement du vin dans la vie est l’image inévitable de la souffrance et de la faillite humaine, mais c’est précisément par cette pénurie que l’œuvre de Dieu s’affirme. » Cela rejoint la confession de Paul : « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Co 12,10). Dans les moments où tout semble perdu, nous sommes appelés à saisir, avec encore plus de foi, la réalité du Royaume de Dieu déjà présent. Comme à Cana, Jésus continue d’accomplir des miracles à travers nos petits gestes d’obéissance. Le « premier signe » se prolonge dans le temps, attestant jusqu’à nos jours du drame salvifique du Christ.

En définitive, l’enseignement majeur qui se dégage est que « Jésus change radicalement nos vies ». La différence entre avant et après la rencontre avec le Christ est spectaculaire, car son œuvre excède la faveur passagère : il façonne notre être tout entier. Le vin nouveau de Cana annonce en filigrane le grand changement eschatologique décrit dans l’Apocalypse (chapitre 21), lorsque nos corps mortels ressusciteront et quand la puissance du péché et de la mort sera définitivement vaincue. Quiconque reçoit ce miracle dans la foi expérimente déjà, ici-bas, quelque chose du Royaume de Dieu. À travers l’histoire des noces de Cana, on voit que même des objets consacrés à la purification rituelle (ces jarres de pierre) deviennent le canal d’un vin de fête. Ainsi en est-il de nos vies : si nous les confions à Jésus, la transformation devient possible.

À l’échelle de la communauté, ce message rayonne avec force. L’Église est appelée à être le lieu où la fête de Dieu commence déjà sur terre. Le partage eucharistique et la célébration du culte ne sont pas de simples rites, mais la manifestation de la grâce qui « remplit de nouveau les jarres vides ». Pour David Jang, l’Église n’est pas une institution religieuse statique, mais « le Corps vivant du Christ » appelé à procurer aux hommes la véritable joie et la véritable vie. Les noces de Cana illustrent concrètement la possibilité qu’au sein de l’Église, la guérison, la délivrance, et la régénération continuent de se produire : « Là où le vin est en rupture, Jésus le renouvelle. » À l’image des jarres destinées aux rites de purification, nous pouvons mettre nos talents, notre temps et notre être à la disposition de Jésus pour qu’Il opère sa métamorphose. Ce principe est encore d’actualité : ce n’était pas seulement pour les héros de la foi d’autrefois. Chaque jour, le même miracle peut se reproduire dans la vie de l’Église, dans notre vie quotidienne, parce que le Royaume de Dieu est déjà là, en germe, et que l’Esprit Saint est à l’œuvre.

Jean, dans son Évangile, a certainement voulu placer les noces de Cana en début de récit pour montrer clairement l’identité du Christ et le genre de Royaume qu’il inaugure : un Royaume marqué par l’abondance, la joie, la gloire. Avec Jésus, l’impossible devient possible, et nous sommes déjà invités à goûter à l’espérance ultime du salut. David Jang met en lien ce signe et la stupéfaction du maître du banquet : « Tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant ! » (Jn 2,10). La vie ne s’étiole pas et ne décline pas, elle s’oriente vers une pleine maturité dans le Ressuscité. C’est là l’espérance cruciale de la foi chrétienne.

Les noces de Cana ne sont donc pas seulement le récit d’un miracle d’autrefois. Elles constituent une proclamation théologique majeure, insistant sur l’identité messianique de Jésus, sur la nature salutaire de son action, et sur la surabondance qui caractérise le Royaume de Dieu. Dans le contexte de ce signe, non pas la famine ni la détresse, mais bien la restauration et la vie triomphent. À travers ce prodige, le croyant contemple Jésus avec un regard de foi affermi, convaincu que son propre manque peut s’évanouir devant la plénitude divine. Selon David Jang, c’est là le cœur de l’Évangile révélé dans le récit des noces de Cana : Jésus transforme notre carence en son abondance, et notre découragement en une inébranlable espérance.


II. Le manque humain et l’espérance en Jésus

Il arrive que l’on compare la vie à une « mer de souffrance ». Les philosophies et littératures du monde entier décrivent la finitude et la vanité humaines, sources de bien des drames et désillusions. L’Ecclésiaste (Qohélet) souligne lui aussi la fragilité des choses, concluant que « tout est vanité ». Pourtant, le cœur de la foi chrétienne, et particulièrement le message central des noces de Cana, prend le contrepied de cet horizon pessimiste. Oui, la souffrance et le manque sont indéniables, mais en Jésus-Christ, ce manque peut devenir le canal d’un miracle. C’est là que s’enracine la théologie du « changement et de l’espérance » que David Jang prône inlassablement.

Quand le vin vient à manquer aux noces de Cana, l’euphorie de la fête se transforme soudain en désarroi. Cette scène illustre bien la réalité de nos existences : la joie initiale peut s’effriter avec le temps, nous laissant face à des difficultés croissantes. Par exemple, la jeunesse est souvent remplie d’ardeur et de potentiel, mais plus on avance en âge, plus on peut sentir la joie s’épuiser et la vie devenir pesante, jusqu’à l’échéance fatale de la mort. Les discours de mariage abondent en vœux de bonheur éternel, mais la routine, les conflits et les responsabilités finissent souvent par éroder l’élan des premiers jours. Le chapitre 12 de l’Ecclésiaste dépeint la vieillesse comme un lent déclin sensoriel et vital.

Or, les noces de Cana nous apprennent ceci : quand la fête semble toucher à sa fin, il reste un vin encore meilleur. Avec Jésus, la fête de la vie ne cesse de s’intensifier au lieu de s’éteindre. David Jang y voit un message d’espérance fondamental : « Les célébrations terrestres tendent à s’affaiblir, quoi qu’on fasse. Mais là où se trouve Jésus, la grâce et la joie se renouvellent continuellement. » Par conséquent, le manque se mue en occasion de goûter une grâce encore plus grande, et plus le temps passe, plus celle-ci s’approfondit et s’enrichit.

Cette espérance ne concerne pas seulement « l’après-mort » ni le séjour éternel auprès de Dieu. Certes, la foi chrétienne proclame la résurrection et la vie éternelle au-delà de la mort. Mais le miracle de l’eau changée en vin démontre qu’ici et maintenant, nous pouvons déjà expérimenter la réalité du Royaume de Dieu. Cela contraste avec la vision mondaine qui cherche à profiter de la vie avant l’échéance fatale et s’abandonne au désespoir une fois la mort approchée. Aux yeux du croyant, la vie ne s’enfonce pas dans l’obscurité ; elle avance vers la lumière, gorgée de la présence vivifiante de Jésus. Le monde se lamente : « Tout est vain », mais le chrétien répond : « Le meilleur vin nous attend encore. »

Ce passage révèle donc une ligne de conduite concrète : devant nos « vins épuisés » — nos difficultés financières, nos maladies, nos conflits relationnels, nos angoisses intérieures —, nous sommes appelés à nous tourner vers Jésus. David Jang répète souvent que « la prière est la clé qui ouvre la porte du ciel ». Dans la prière, nous nous tenons en attente du « temps de Dieu » et nous disposons nos cœurs à obéir. À Cana, l’eau fut changée en vin seulement après que les serviteurs eurent rempli les jarres et suivi les instructions de Jésus. C’est un principe : la prière doit s’accompagner de gestes concrets de foi, de la même façon que les serviteurs ont rempli les jarres. Quand nous unissons prière et acte de confiance, alors « l’eau en vin » devient possible.

Dans son ministère, David Jang aime citer l’exemple des noces de Cana à ceux qui souffrent du manque. Il les encourage à inviter Jésus dans leur épreuve : le Seigneur, qui dirige la création entière, est capable d’ouvrir un chemin quand tout semble bloqué. Le mot « miracle » est parfois galvaudé ou ridiculisé, mais dans la Bible, ces miracles attestent que Dieu est Créateur et Souverain de toutes choses, et qu’il intervient pour montrer son dessein de salut. Les noces de Cana fournissent la preuve qu’un tel miracle peut se reproduire aujourd’hui : Dieu n’a pas changé.

Notons cependant que la transformation de l’eau en vin ne s’est produite qu’après l’obéissance des serviteurs, qui ont exécuté sans rechigner deux ordres successifs : remplir d’eau les jarres, puis puiser pour servir le maître du festin. Ce dernier, stupéfait, ignorait la provenance du vin, alors que les serviteurs, eux, savaient. Cet épisode souligne la valeur spirituelle de l’obéissance. Quand Dieu agit, il le fait souvent avec la collaboration humaine. Bien sûr, la grâce est un don gratuit de Dieu, et non le fruit de nos mérites. Mais Dieu chérit la participation libre de ses créatures. L’obéissance n’a rien à voir avec l’orgueil de notre justice personnelle ; c’est plutôt la reconnaissance de la souveraineté divine et le désir de marcher dans la voie qui plaît au Seigneur. Aux yeux de ceux qui n’ont pas la foi, « l’eau changée en vin » paraît insensée. Mais ceux qui obéissent à la Parole du Christ en font l’expérience concrète. Comme le dit l’Évangile : « Le maître du repas ne savait pas d’où venait ce vin, mais les serviteurs qui avaient puisé l’eau, eux, le savaient » (Jn 2,9). Dieu se révèle à ceux qui mettent leur foi en action.

David Jang insiste : on peut nous regarder de haut en demandant si nous croyons encore aux miracles. Mais ceux qui suivent la Parole de Jésus découvrent dans leur vie une multitude de « petits signes » attestant la présence de Dieu. Ce ne sont pas des données scientifiques à prouver par une expérience de laboratoire, mais des réalités vécues dans la relation personnelle avec le Christ. À Cana, seuls les serviteurs qui ont versé l’eau et puisé le vin ont compris la source du prodige. De même, les croyants qui agissent selon l’Évangile perçoivent et éprouvent l’œuvre de Dieu dans leur quotidien.

Une telle certitude nous permet de triompher du désespoir. David Jang dit souvent : « Sans Jésus, le monde est sombre et sans espoir. » En effet, aucune philosophie, aucune puissance humaine, ne peut vaincre la mort. Toutefois, si Jésus est vainqueur sur la mort, plus rien n’est irrémédiable. Les noces de Cana ne traitent pas directement de la question de la mort, mais celle-ci est en arrière-plan : la pénurie de vin évoque la perspective de la fin, de la ruine, du deuil. Puis, la venue de Jésus transforme cette perspective. C’est une annonce d’une transformation plus radicale encore : le salut de l’humanité tout entière, par la victoire sur le péché et la mort.

David Jang emploie parfois l’image du « train de la mort » : « Nous étions tous dans un train qui nous conduisait vers la mort. Mais lorsque nous croyons en Jésus, la destination change : nous nous dirigeons vers la noce céleste. » Le désespoir lié à la mort se mue en espoir de vie éternelle. Cette vision profonde de la foi chrétienne explique pourquoi nous croyons possible le miracle de Cana : si Jésus a brisé les chaînes de la mort, il est aussi capable de secourir notre détresse présente. Rien ne peut alors nous plonger dans un désespoir définitif.

Ainsi, la notion de « manque humain et d’espérance en Jésus » va bien plus loin qu’un simple encouragement psychologique ou une philosophie optimiste. Le miracle de Cana (Jn 2) renvoie à la déclaration de Jésus : « Mon heure n’est pas encore venue », c’est-à-dire à la perspective de la Croix et de la Résurrection, au centre du plan de salut. Par sa mort et sa résurrection, Jésus a résolu l’ultime manque : la séparation d’avec Dieu due au péché et la fatalité de la mort. Et lorsqu’il reviendra, le Royaume sera pleinement instauré : il n’y aura plus aucune disette de vin, aucune tristesse, aucune souffrance (Ap 21). C’est ce que représente « le meilleur vin gardé pour la fin ».

Dès lors, quand nous rencontrons un manque, cela ne correspond pas nécessairement à une impasse. Au contraire, cela peut devenir l’occasion de prier plus intensément, de nous approcher de Jésus avec confiance, et de « remplir d’eau » les jarres, comme il l’ordonne. C’est alors que nous verrons l’eau se changer en vin. Au niveau personnel, cette démarche est une expérience spirituelle ; au niveau ecclésial, c’est un témoignage de la présence de Dieu. Le monde, tel le maître du repas, ignore l’origine du miracle, mais la communauté croyante en connaît le secret : « Jésus a changé l’eau en vin. »

David Jang nomme cela « l’assurance du croyant sauvé ». Le chrétien ne se prosterne pas en implorant le monde de l’écouter, comme un mendiant. Nous n’avons pas besoin de nous comporter en quête de reconnaissance ; nous apportons simplement aux gens l’invitation à découvrir « le vin qui ne s’épuise pas », à partager la vie que Jésus propose. L’évangélisation n’est donc pas d’agrandir le Royaume de Dieu comme si nous rendions service à Dieu ; c’est avant tout inviter autrui au banquet que Dieu a déjà préparé. Ceux qui acceptent cette invitation réalisent que leur propre carence peut être transformée, et que la joie peut renaître malgré l’adversité.

Ce contraste entre manque et espérance invite aussi l’Église à réfléchir à sa propre identité. Même au sein de l’Église, il peut y avoir des manques : soucis financiers, querelles fraternelles, limites de nos capacités. Mais si l’Église reconnaît Jésus comme son unique Seigneur, et qu’elle obéit à sa Parole, alors même ces difficultés se transforment. L’histoire de l’Église démontre que c’est souvent dans les circonstances les plus défavorables que s’opèrent les renouveaux les plus profonds. L’Église primitive, persécutée, s’est renforcée et étendue ; la Réforme, en période de corruption ecclésiale, a fait revivre la puissance de la Parole. David Jang qualifie l’Église de « corps vivant » plutôt que de « puissante organisation ». Elle ne se fonde pas sur l’argent ou l’influence sociale, mais sur l’énergie vitale de l’Esprit et la foi de ses membres. Dès lors, l’Église ne saurait se contenter de soupirer ; elle doit proclamer l’espérance et la confiance dans le Seigneur.

L’espérance que nous trouvons en Jésus est donc un message universel, qui transcende le temps et l’espace. Comme aux noces de Cana, le vin qui manque aujourd’hui peut être renouvelé demain par la grâce de Dieu. Parfois, nous dissimulons ou ignorons ce « manque de vin » de peur d’affronter notre vulnérabilité. Pourtant, ce n’est qu’en confessant franchement « Il n’y a plus de vin » (à l’exemple de Marie) que le Seigneur peut intervenir. Et c’est en suivant le conseil de Marie : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2,5), que nous verrons la puissance divine à l’œuvre. Cette obéissance, que nous pourrions appeler un « acte de foi », transforme le dogme en réalité.

L’Évangile de Jean conclut ce récit en soulignant que Jésus révéla sa gloire et que ses disciples crurent en lui (Jn 2,11). Ce schéma reste d’actualité : plus le manque est profond, plus l’intervention de Dieu est éclatante, et plus la foi des croyants s’en trouve affermie. David Jang qualifie cela de « dynamique » de la foi chrétienne : plus nous avançons dans la foi, plus nous faisons l’expérience de signes inouïs, spécialement dans les moments d’épreuve. Au lieu de succomber au désespoir, nous pouvons voir dans les difficultés un aiguillon nous conduisant vers une communion plus étroite avec Dieu. Il ne s’agit ni de glorifier la souffrance ni de minimiser nos problèmes, mais de reconnaître qu’ils nous poussent à une intensité de prière plus grande, ouvrant l’espace au miracle.

Par ailleurs, David Jang met en garde contre les dérives d’un « évangile de prospérité » ou d’un « discours simpliste sur le bonheur ». Si l’on prêche que « croire en Jésus résout tous les problèmes ici-bas », on risque de décevoir et de scandaliser ceux qui traversent encore des épreuves, des maladies, des ruptures. Les noces de Cana ne garantissent pas la disparition instantanée de toutes nos souffrances. Ce que garantit ce récit, c’est que « Jésus ne nous abandonne pas, même quand nous sommes au bord de l’abîme » et qu’il est toujours capable d’accomplir ce miracle : « combler au-delà de la mesure toute carence humaine. » Il demeure celui qui fournit « le meilleur vin ». Ainsi, les croyants apprennent une posture de foi mature, qui reconnaît la réalité de la souffrance tout en faisant pleinement confiance au secours de Dieu.

Les noces de Cana illustrent le thème du « manque humain et de l’espérance en Jésus » de façon saisissante. L’eau changée en vin préfigure le passage « de la mort à la vie, du désespoir à l’espérance », et met en lumière qui est Jésus dans la communauté ecclésiale. Cet événement, bien que vieux de deux millénaires, se rejoue aujourd’hui encore par la puissance de l’Esprit. Lorsque l’Église s’approprie cette vérité, elle peut paraître pauvre aux yeux du monde, mais elle est en réalité le lieu où « le meilleur vin » ne cesse de couler, une ambassade du Royaume de Dieu. David Jang rappelle que l’Église ne « produit » pas l’espérance, mais qu’elle la « distribue » et la « manifeste », puisque c’est Jésus qui en est la source.

De toute évidence, Jean a choisi d’inscrire le miracle de Cana en ouverture de son Évangile pour exposer le style et le dessein du ministère de Jésus : un ministère caractérisé par la joie, la gloire et l’impossible qui devient possible. Par ce miracle, Jésus nous accorde d’entrevoir l’espérance eschatologique, et nous envoie dans le monde pour proclamer cette bonne nouvelle. David Jang rattache son enseignement à l’étonnement du maître du repas : « Tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant ! » (Jn 2,10). Notre existence, au lieu de décliner, va vers une plus grande abondance, et finalement vers la résurrection glorieuse. Voilà le fondement de l’espérance chrétienne.

En définitive, la signification des noces de Cana va bien au-delà d’un simple récit de miracle. C’est une profession de foi en Jésus Messie et Fils de Dieu, en sa mission salvifique et en la fête surabondante du Royaume. Face au manque et à la détresse, on ne met pas en avant la pénurie, mais la vie et le relèvement que Jésus apporte. Ce signe invite tout croyant à poser un regard de foi solide sur Jésus, et à comprendre que, même dans la détresse, Dieu peut renverser la situation. Comme le souligne David Jang, c’est le message central : grâce à Jésus, nous quittons la précarité pour la plénitude, et la désespérance pour l’espérance éternelle. Voilà l’essence de l’Évangile que proclame inlassablement David Jang à travers l’épisode des noces de Cana. Et cet Évangile est toujours vivant aujourd’hui, prêt à changer la « simple eau » de notre quotidien en « vin excellent » qui reflète la gloire et la générosité de Dieu.

www.davidjang.org

Leave a Comment